Quand j’ai commencé à écrire, un peu pour vaincre mes démons, un peu pour dompter mes problèmes avec la langue de Molière, je suis toujours en lutte avec l’orthographe mais je me soigne et accepte très volontiers les corrections car elles me font progresser, donc quand j’ai commencé à écrire, l’insurmontable était la page blanche. Comme beaucoup d’apprentis écrivains, j’ai toujours eu la phobie de la page blanche, encore aujourd’hui il m’arrive de me glacer d’effroi devant le curseur clignotant de mon ordinateur, sauf que maintenant, avec l’âge et l’expérience, j’ai la solution, je fuis vers d’autres horizons le temps de trouver l’amorce d’une idée, les premiers mots d’une phrase, le plan génialissime d’un roman que je n’écrirai jamais parce que je suis aussi le roi de la procrastination, mais là aussi je me soigne.
Quand j’ai commencé à écrire, je croyais que le plus difficile serait de remplir les pages.
Quand j’ai commencé à écrire, je croyais que le plus dur serait de remplir des pages et des pages, maintenant, je sais que le plus dur c’est de trouver un éditeur. Par là, je ne veux pas dire que je noircis des pages par centaines, non, loin de là, j’avance à mon rythme, sans aucune contrainte, parce qu’avant tout, écrire est un plaisir, mais je n’ai plus peur de rester une journée sans écrire.
Certains pensent qu’un écrivain se doit d’écrire chaque jour, pour moi, ce n’est pas vital, enfin, ce n’est plus vital. J’écris quand j’en ai envie, comme j’en ai envie, sans me soucier d’une éventuelle rentabilité. Voilà mon erreur, il faut bien se rendre à l’évidence qu’à l’heure actuelle, un éditeur digne de ce nom (j’exclus bien entendu tous les éditeurs à compte d’auteur), doit certes avoir un coup de cœur pour le manuscrit qu’il a entre les mains, mais il doit aussi se poser la question de l’impact économique, enfin surtout des retombées pour lui.
Je me rends compte de cette réalité maintenant que je reçois régulièrement des lettres de refus de la part des différents éditeurs à qui j’ai envoyé mes deux manuscrits.
Mon recueil de poésies érotiques gay a peu de chance de se voir édité.
Je sais maintenant que mon recueil de poésies érotiques gay n’a que peu de chance de se voir édité, voire même aucune chance. Je ne me fais plus aucune illusion pour ce dernier et je pense me tourner vers l’autoédition parce que j’estime que cet ouvrage doit voir le jour, notamment après les déboires qu’il a connu avec la « maison d’édition » Kyrographaires depuis mise en faillite. Elle n’a pas été mise en faillite suite à mon envoi de poésies érotiques gay mais parce qu’ils avaient un mode de gestion inspiré du système de Ponzi.
Mon autobiographie a le mérite d’exister, d’être rédigée, d’être digérée.
Reste entier le problème de mon autobiographie. J’ai mis presque vingt ans pour l’écrire, non pas à cause de ma folle procrastination, j’ai tout de même des limites, mais simplement parce que la douleur était encore trop grande, trop vive, trop profonde pour pouvoir écrire sans pleurer. Maintenant, elle a le mérite d’exister, d’être rédigée, d’être digérée, d’avoir un point final. Un point final pour autant pas définitif, je suis prêt à la retravailler avec un éditeur pour la rendre un peu plus universelle tout en gardant son côté personnel, ou tout autre modification nécessaire à la rendre publiable sans pour cela en dénaturer l’essence même, c’est-à-dire moi. Je sais c’est mon côte narcissique qui ressort, un peu comme tous les artistes non???
Enfin, voilà, j’ai des manuscrits imprimés en attente, d’autres sont déjà partis, certains sont même revenus, mais je n’ai pour le moment que des réponses négatives, creuses, types, tristes à pleurer. Jusqu’à ce mail d’un « petit » éditeur, par « petit », j’entends sa structure, certainement pas sa passion pour son métier. Certes, il ne me publiera pas mais ses raisons sont plus que valables et ses encouragements m’ont donné la force de continuer, de ne pas baisser les bras. Voilà sa réponse :
Bonjour M. Bon,